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Elyes Ennigrou

 

Né le 24 Juin 1972, Elyes Ennigrou fut jeté dans l'eau par le charismatique feu Yasaad Gritli vers la fin 1980 pour faire sa première largeur de la piscine 25m couverte d'El Menzah. L'inoubliable piscine de la Marsa «du marché» étant fermée l'hiver, les tout jeunes faisaient le déplacement 3 fois par semaine avec le mémorable minibus bleu Mercedes - trajet "Baladeyya - El Menzah" - sous la supervision de l'omniprésent éducateur de plusieurs générations de nageurs marsois, Mohamed Ben Arif.

L'été d’après, suivirent les premières longueurs à la piscine de La Marsa, cette fois poussé dans l'eau par feu Mortadha Nachi (Dada), également un des piliers de la famille de la natation marsoise.

Dans cette piscine, il percevait les « hordes » entières de fratries et cousins des familles marsoises, passant leurs journées estivales dans la «maison familiale», «avec piscine, svp» et commençait à comprendre la grandeur de cette tradition de la natation et du waterpolo marsois. UNE ÉCOLE DE VIE !

Il enchaîna les années d'apprentissage de la natation avec le grand Abderrazak Ben Jemiaa dans le berceau marsois, mais ceci prit malheureusement fin avec la phase lors de laquelle l'ASM attendait l'ouverture de la nouvelle piscine. Des années d'arrêt assez longues pour Elyes Ennigrou, pour ne plus croire ou espérer replonger dans l'eau.

Mais l'ASM resurgit avec la nouvelle piscine, et le mot d'ordre fut: «Une équipe cadette de waterpolo dans les plus brefs délais». Et l'aventure repartit pour Elyes.

Il se rappelle très bien de sa première séance d'entraînement avec Nabil Ben Khatra, qui lui apprenait le pédalo ! Puis des premiers matchs d'apprentissage sous la conduite de l'éternel Mohamed Ben Arif, avec un groupe de merveille – une pléiade de jeunes ambitieux, voulant perpétrer la tradition poloiste marsoise: Mounir Snoussi, Nabil Ben Khatra, Youssef Kasdalli, Sofiene Trabelsi, Elyes Gharbi, Mohamed Sifi, Kamel Belhadj, et progressivement: Skander Mghirbi, Salem Chouichine, Rafaa et Bediaa Ben Ameur, Nader et Hatem Azouzi, Naoufel Fradi, Riadh Gaaloul, Khaled et Sadri Meddeb, et beaucoup d'autres.

En 1986, à 14 ans, c'est Abdeljabbar Fekih qui l'invita à s'entraîner avec les séniors marsois. Une immense chance qu'il n'oubliera jamais. Il n'en revenait pas de pouvoir shooter à Hedi Sebbagh et Hatem Naouar ! Impensable ! Quel honneur ! Il pouvait désormais parler et côtoyer Hafedh, Mohamed Ali et Mondher Mestiri, auxquels il enchaînait les questions sur telle ou telle technique. Quelle pépinière ! Quels exemples de droiture et d'humilité !
Et puis, l'intelligence de jeu et le grand métier de Hedi Sabbagh, la détente et la dynamique de Hatem Naouar, le shoot canon et la force physique de Lamjed Dakhlaoui la ruse de Mortadha Nachi (Dada), la rapidité et l'opacité du shoot de Mohsen Benarif (Hmissa), sans oublier les valeureux Chokri Msakni, Faicel Berrebia, Sami Achour, Mounir Snoussi, Nabil Ben Khatra ... (Et bien entendu beaucoup d'autres de l’école marsoise; nommés ci-dessus sont ceux qu'il a directement côtoyé) ...

Ultérieurement, il fût marqué par l'entraînement sous la férule de l'immense Ezzedine Meddeb (Zozo). Il a beaucoup appris de lui. Il n'oubliera jamais l'échauffement avec les interminables séries de 200 pap (!), le rugby dans et sous l'eau, le piston, la raquette, la vingt-deux, le ricochet, l'écran, le démarrage et appel de balle, la technique du pénalty, le surnombre ... et les exercices à deux, à en crever, en binôme avec Mohsen Ben Arif (Hmissa) , chose qui l'a tellement marqué.
De Zozo, avec sa sévérité, mais son sens pédagogique, il apprendra que rien ne vient de rien; que sans travail jusqu'à la limite, pas de succès.

Dans cette atmosphère créatrice, il progressait rapidement au point de jouer les premiers plans avec les cadets marsois en 1987, année où ils gagneront le championnat, très disputé contre le SNB de Ali Abbassi,Mourad Cherif et Hichem Godhbane, avec des belles équipes CA et EST.

La même année, il lui restera gravé dans la mémoire une défaite et une victoire lors de la même journée:

Le début d'après midi c'était la défaite en finale de coupe de Tunisie cadets contre le CA malgré un statut de favori de l'ASM (parce que champion en lice). Une belle équipe cadette du CA, qui s'est surpassée, avec feu le très cher et regretté Belgacem Melliti (Gassoum), et les amisChaouachi Mohamed Nejib, Enis Qobaa, Mohamed Aziz Belaid, Kais Kamoun , Zied Oueldi et les autres.

Mais plus tard dans même journée, lors de la finale de la coupe de Tunisie des séniors, il eut l'honneur de prendre place sur le banc des remplaçants; Un match inoubliable contre le CA, où l'ASM s'imposa in-extremis. La plupart des joueurs marsois ayant écopé d'exclusions de 3 fautes graves, il fut poussé par Zozo et Mondher Mestiri dans le bassin lors des dernières minutes du match, avec Sofiene Trabelsi, pour se retrouver dans l'eau, devant... un Slim Ben Romdhane au top de sa forme ! Et un ensemble robuste du CA, avec, entre autres, les Ben Romdhane, Bouchlaghem, Lotfi Labreg, Mehdi Ben Abdallah, Charfi, Chaouachi et d'autres ! Inoubliable ! Une expérience qui l'a tellement marqué et poussé à travailler davantage pour devenir un mordu du jeu, suite à quoi il fût appelé en sélection nationale des jeunes (avec comme entraineur Taoufik Ezzine, le valeureux formateur bizertin), puis ultérieurement dans la cadre étendu des séniors.

Entretemps, ses progrès de condition physique grâce au travail dur du waterpolo lui permirent de faire un intermède court en natation avec 3 podiums dans les criteriums de sa catégorie (avec les champions Mohamed Chaouachi et Mohamed Ali Mesfar).

En waterpolo, s'en suivirent 3 belles saisons où il participa avec l'équipe nationale à plusieurs stages et tournois.

Un tout premier highlight fut le tournoi de Lisbonne en Juin 1988, où la Tunisie se classa seconde, et où Elyes Ennigrou fut le plus jeune sélectionné. Tournoi suivi du stage de Hongrie.

En Juillet 1989 se fut le tour du tournoi d'Istanbul, où la Tunisie prit sa revanche sur l'Égypte, l'éternel rival, après la très courte défaite du championnat arabe de Tunis de 1988. Une belle équipe, avec Marco Telemaco comme entraîneur, et une solide ossature formée par Faouzi Dakhlaoui, Slim, Mahdi et Borhene Ben Romdhane, Dada, Moez Yangui, Mounir Snoussi, Nabil Ben Khatra les amis bizertins Chokri Gafsi , Khaled Galai et Hichem Ghodhbane, sans oublier Mohsen Klibi et Elyes Ennigrou.

Quelques semaines plus tard, en Juillet 1989, il fut titré champion maghrébin avec la belle équipe junior: Mehdi-Valérie Ben Romdhane-Hendrick et Borhene Ben Romdhane, Mounir Snoussi, Nabil Ben Khatra, Mohsen Klibi, Chokri Gafsi, Khaled Galai, Naim, Hichem Ghodhbane, Nader Thabet, Kamel Belhadj et feu Belgacem Melliti.

Une année plus tard, en Juillet 1990, avec cette même équipe, il récidiva en s’octroyant le même titre de champions maghrébins des jeunes, cette fois à Casablanca.

Et alors qu'il commençait à prendre plaisir au waterpolo, c'est à l'âge de 18 ans, à peine accomplis, que tout s'arrêta, en Septembre 1990, pour laisser place aux études en Allemagne.

Heureusement qu'une ultime chance de vivre quelque chose d'immense en waterpolo se présenta: En Avril 1991, quelques mois déjà passés en Allemagne, ce fut la grande fête du championnat maghrébin des clubs, organisés par l'ASM. Pour lui un immense honneur, que d'avoir eu une fois comme entraîneur Abdelkader Achour. Une joie de participer à la victoire aux côtés de Hafedh, Mondher, Lamjed, Hmissa, Dada, Mounir, Nabil, Mohamed Ali, et les autres amis de son âge... Et La Marsa, toute entière, ainsi que la famille du waterpolo tunisien, derrière !!! UN RÊVE...

Son dernier match officiel fut une année plus tard à Casablanca, lors de la réplique du championnat maghrébin des clubs.

«Puis à 19 ans, plus rien ! »

«Mais point d'amertume. Aujourd'hui, plus que jamais, la passion est là... الدودة ماتنحاتش !!!»

«Maintenant il s'agit de participer à transmettre cette passion pour ce beau sport à nos jeunes, en élan avec tous ceux qui y contribuent d'ores et déjà.»

«Rien ne vient de rien ! Sans travail point de réussite ! »

«Et que vivent la natation et le waterpolo tunisiens, ÉCOLE DE VIE pour notre jeunesse !»

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