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Samia Achour 

DOSSIER DU LUNDI

Souvenirs…souvenirs Samia Achour (ancienne championne d’Afrique et entraîneur national de natation) : «Je dois tout à mon père… »

Par Walid NALOUTI

 

Publié sur 17/06/2019

Elle ne pouvait pas échapper à un destin qui semblait tout tracé pour elle. Fille de feu Abdelkader Achour considéré comme le père de la natation tunisienne et sœur du nageur Sami Achour, notre invitée a grandi naturellement au bord de la piscine qui fut, toute petite fille, son espace de jeu : « J’ai ouvert les yeux à la piscine d’El Menzah. Mon défunt père y était le directeur. Il y avait quatre piscines au fait : deux piscines couvertes où je pouvais nager l’hiver et deux autres non couvertes où je nageais l’été. Je ne faisais donc que nager. Enfant, c’était la seule façon pour m’amuser. A trois ans, je passais mes journées au bord de la piscine d’El Menzah et je côtoyais déjà les figures de proue de la discipline que je voyais s’entraîner à El Menzah. Je ne pouvais donc pas faire autrement que devenir nageuse. Pourtant, mon défunt père ne m’a jamais poussée à faire de la compétition. Il m’a toujours exhorté à prendre du plaisir à nager. Son mot d’ordre était de m’amuser avant tout en faisant de la natation. Je dois à mon défunt père, Abdelkader Achour, la femme que je suis devenue et la championne que j’étais, car, enfant, il m’a toujours poussée à prendre du plaisir et à être passionnée dans ce que j’entreprends. Il m’a toujours félicitée pour les efforts que j’ai faits sans jamais se soucier de mes résultats et de mon classement. Et c’est d’ailleurs le secret de ma réussite». C’est en ces termes que Samia Achour, l’ancienne championne d’Afrique et fille du légendaire et père de la natation à l’ASM et même à l’échelle nationale, feu Abdelkader Achour, a évoqué ses débuts dans le monde de la natation.
Chez les Achour, la natation est une affaire de famille : « Mon père a grandi à La Goulette. Avec feu Fraj Ben Saâd, il a intégré les rangs d’une équipe juive de natation. A l’époque, il n’y avait même pas de piscines et seuls les Français et quelques privilégiés pouvaient s’adonner à ce sport. Plus tard, mon père a fondé la section de la natation à La Marsa. Avec feu Fraj Ben Saâd, il a encouragé les Tunisiens à pratiquer la natation. Sous le régime de Bourguiba et aux premières années de l’indépendance, il faisait partie des 7 maîtres d’éducation physique, chacun dans sa spécialité, sélectionnés par l’Etat pour établir les principaux fondamentaux du sport en Tunisie. Lui, c’était dans la natation. Il y avait également Ahmed Aouadi, l’entraîneur de Mohamed Gammoudi. Pour l’histoire, mon défunt père a œuvré à la création de beaucoup de piscines à travers toute la République, et pas seulement à La Marsa ».

« A 13 ans, j’ai pris goût à la compétition »
Jusqu’à 12 ans, la natation était, pour elle, un simple loisir, un amusement auquel elle aimait s’adonner. La piscine est son milieu naturel : « La natation était pour moi un simple hobby jusqu’à 12 ans. Je n’imaginais même pas faire de la compétition. Je me classais souvent dernière et, dans les meilleurs des cas, je terminais quatrième. Toutefois, je côtoyais les membres de l’équipe nationale que je voyais s’entraîner tous les jours : Ali Gharbi, Meriem Mizouni, Saloua Obba et Habib Soukni. Puis, il y a eu la génération Faten Ghattas, Samir Bouchlaghem et mon frère Sami. J’étais attirée, voire impressionnée par leur mode de vie. Ils prenaient part à des compétitions, voyageaient à travers le monde et remportaient des médailles. Je me suis dit : « C’est cela ma vocation. Je vais faire comme eux ». Un beau jour, j’ai gagné une compétition nationale. Ce fut le déclic. Comme je savais nager et on ressentait que j’avais du potentiel, monsieur Ayari m’a fait intégrer en équipe nationale A par encouragement. Puis, il y a eu les Jeux panarabes organisés dans notre pays. Il y avait dans les tribunes feu Mohamed Mzali, alors ministre de la Jeunesse et des Sports. Il venait regarder les Tunisiens nager. Il y avait une course de 100 m, la plus longue distance d’ailleurs. Il n’y avait que Faten Ghattas et moi comme nageuses. Comme ils avaient besoin de deux nageuses, on m’a jeté dans le bain. J’ai terminé troisième. J’ai donc remporté une médaille de bronze et, à ce jour, je ne sais pas comment j’ai fait pour battre des nageuses plus expérimentées et plus âgées que moi. Cette médaille de bronze était ma première consécration à l’échelle internationale. J’ai fait une si bonne impression que Mohamed Mzali a demandé qu’on lui présente cette gamine de 13 ans qui a réussi à concurrencer plus grandes qu’elle et monter sur le podium ».

« Le titre africain, mon plus beau souvenir »
Après cette consécration, la jeune gamine insouciante est devenue une compétiteuse aguerrie enchaînant les médailles et les titres, notamment un record d’Afrique qu’elle a conservé durant 15 ans. Mais son plus beau souvenir est le titre africain qu’elle a remporté en 1990 lors du championnat africain organisé en Tunisie : « Comme la compétition est organisée en Tunisie, la tutelle a exigé de la Fédération de natation que le titre soit remporté par des Tunisiens lors de la première épreuve à laquelle le ministre devait assister. Vous savez comment ça fonctionnait du temps de Ben Ali. C’était la course du 400X4 nages, la plus difficile des épreuves. Je me suis préparée pour cette épreuve durant un long stage en Italie alors que ce n’était même pas ma spécialité. Mes efforts ont été récompensés et j’ai remporté le titre africain, mon plus beau souvenir du reste, car c’était en présence de mon père qui me regardait monter sur le podium les yeux pétillants, fier de sa fille. Rien que de me remémorer la fierté dans le regard de mon père, ce championnat d’Afrique a une considérable valeur sentimentale et pas seulement sportive. Au fait, je dois tout à mon père pour la femme que je suis devenue, cultivée et sportive de haut niveau avec un aussi riche palmarès. Pourtant, mon père ne m’a jamais imposé de faire de la natation de haut niveau. Il a toujours insisté pour que je prenne du plaisir à nager et c’est le secret de ma réussite sportive ».

Toutes ces choses à redéfinir
On ne peut pas être en présence d’une championne de la trempe de Samia Achour sans lui demander son avis quant à l’état des lieux de la natation tunisienne : « Tout est à refaire pour que la natation retrouve son aura d’antan. Il faut revoir le système éducatif de sorte à trouver un horaire scolaire compatible avec la vie d’un sportif de haut niveau. Il est impératif que nos sportifs de haut niveau puissent suivre leurs études sans que cela empiète sur leur carrière. Or, le système éducatif actuel où il y a beaucoup de bourrage de crâne fait pièce à toute ambition sportive. Il y a également une pénurie de piscines. Il faut en bâtir davantage, notamment à l’intérieur du pays. Enfin, les meilleurs entraîneurs doivent exercer dans le petit bassin où il y a le gros du travail à faire ».
Samia Achour que la Fédération tunisienne de natation vient de nommer entraîneur national pour les 13-14 ans aura l’occasion de transmettre son savoir-faire et sa passion de la natation à la jeune élite qui s’apprête à prendre la relève.

Samia Achour

Née à Carthage le 23 mars 1972. En 1975 son papa feu Abdelkader Achour se voit attribuer la direction de piscine El Menzah et succède ainsi à si Kamel Ghattas , le père de notre championne Faten, quel beau signe du destin , Rien que 4 bassins pour s’amuser, Samia passait son temps assise sur le plot avec le sifflet de Moncef Cherif à regarder Ali Gharbi nager avec un seau ...plus tard elle était sous le charme de Faten Ghattas En ce temps-là Samia s’entrainait avec son papa feu Abdelkader Achour et qui mieux que lui pouvait le faire, mais il n’hésitait pas à la renvoyer à la douche , Samia n’était une fan des battements de jambes ...

 

1983 Samia effectue son premier voyage avec l’ équipe nationale B avec Taoufik Ayari au Portugal , et tous ce qui a suivi ce départ  fut magique ,

 

1984 Samia n’a que 12 ans et s’entraine avec Mr Crok , elle s’offre sa première médaille internationalle aux championnats maghrébins et c’est le déclic, Samia se rend compte qu’elle a un réel potentiel, et qu’il est temps de prendre sa performance au sérieux.. l’hiver de ses 12 ans elle remporte une médaille en Or au meeting de Mulhouse en France la presse en parle ,

 

elle est aux anges 1985 jeux panarabes au Maroc Taoufik Ayari insiste pour qu’elle y participe elle était la plus jeune au cote des Grands tel que Samir Bouchleghem , Faten Ghattas ,Hakim Chaouachi ,Mohamed Zouaoui ... et ohh miracle Samia gagne la médaille de bronze au 800 NL cela fut un évènement, la fierté et la joie de toute l’équipe sous l’étonnement de feu Mohamed Mzali a l’époque premier ministre qui était a la tribune d’honneur ses propre mots a Taoufik Ayari « que fait cette petite ? » Samia le dit souvent Grand Taoufik C est bien grâce à lui, qu’elle ne voyait pas de différence entre Un Marsois , un Clubiste ou un Espérantiste, un Homme à qui elle rend hommage pour sa générosité Sa passion pour ce sport , son amour du sport et des sportif  .

 

en 1986 Son papa décide qu’elle commence les entrainements avec l’entraineur Dr Amina Chenik , Mohamed Ali Soukni ( gouchy) , connu à ce jour étant exemplaire , le sérieux et la rigueur ,Samia a dut accepter : la discipline et les résultats dans ses études, ce sont les priorités de Gouchi ...cet homme exceptionnel ne voulait travailler qu’avec des nageurs qui réussissent dans leurs études il fut pour Samia un père, un frère, un ami, elle lui reste reconnaissante a jamais..

 

1987 Sam signe une licence avec un club français le même de Yassin Brahim c’est ce qui leurs a permis de participent ensemble aux compétitions de la FFN et a plusieurs meetings internationaux dont Athènes, Desenzano Alger, Maroc, Italie, l’Angleterre, Venise, Portugal ..Mais le meeting coca cola reste la crème des meetings au vu de l’ambiance,

 

En 87 aux jeux africains a Nairobi 16 ans Sam remporte  les 3 relais avec Senda Gharbi ,Souad Debbiche et  Faten Ghattas 

1990 titre de championne d’Afrique en 400 4n et encore médailles d’ argent et bronze en NL derrière Senda Gharbi , 100/200/800 NL , les trois or en relais comme d’habitude (avec Achouak Bouargoub , Souad Debbich et Senda Gharbi )

 

1992 au Stage a Font Remeux en altitude , tombe la plus mauvaise nouvelles de sa jeune carrière ,les médecins français découvrent que Sam avait une double scoliose accentuée , Sam est contrainte a arrêter la natation cet handicap devenait lourd à supporter ... En effet cette déformation Sam l’a porté avec elle depuis l’âge de 13 ans , les médecins et les spécialistes dans ce domaine , n’ont jamais compris comment elle a pu réussir à atteindre un tel niveau avec une si grave déformation ... Entourée d’homme tel que Abdelkader Achour le papa , Mohamed Ali Soukni ,le pro de la rigueur , l’encouragement , la détermination , a ne pas oublier que gouchi avait mis à sa disposition tous les moyens pour réussir … (voyages , réceptions , des tenues haute gammes , un chauffeur pour la conduire de la piscine Marsa au Lycée sportif .Des repas à la piscine pour ne pas trop perdre de temps) Samia disait de lui « il voulait vraiment m’offrir toutes les bonnes conditions et c’est pour ça que je ne peux jamais oublier un homme comme lui ...il est disponible 24/ 24 ...bien veillant et extrêmement compétent. Il sait encadrer un sportif. Un grand technicien toujours à l’écoute, un vrai psy » des Amies telles que Faten Ghattas qu’elle admire et qui représente une source de courage et de volonté pour elle, Taoufik Ayari , feu Mouldi Dahman , Nejib ben Hassen ,Said Ouenzefi …c’est dans tout ce monde qui entoure Sam que réside Le secret dont les médecins ne peuvent comprendre, Pour finir ce petit hommage pour une grande Carrière je reprends ces phrases de Samia à propos de son papa « De ma vie et de toute ma carrière mon papa ne m’a jamais dit un mot négatif quand je ne gagnais pas, tout ce qu’il faisait c’est me taper sur les épaules et touchait mes muscles et pour moi je comprenais tout ce qu’il voulait me dire… » Samia a eu son bac en 1990, maitrise en anglais espagnol en 95 , Actuellement Sam est professeur d’anglais , Directeur technique et entraineur du Club ASM section Natation

source 

https://lapresse.tn/12544/souvenirssouvenirs-samia-achour-ancienne-championne-dafrique-et-entraineur-national-de-natation-je-dois-tout-a-mon-pere/

Faten Ghattas Azzouz  a dit d’elle

  «  une femme entière spontanée et très attachante j’ai toujours considéré Sam comme ma petite sœur ma protégée je l’aime énormément c’est un sentiment  très spécial parce que même si la vie nous a séparé par la force des choses des qu’on se voit j’ai l’impression de ne l’avoir jamais quitté elle est resté elle-même telle que je l’ai toujours connue elle est doté d’un cœur en or et d’une bonté sans limite .... Elle me faisait sourire et rire aux larmes même dans les moments difficiles.... Elle a eu un palmarès énorme pour son âge a l’époque ... Championne d’Afrique championne de Tunisie très disciplinée a l’entraînement elle travaillait dur et j’aimais son sérieux et sa persévérance pour moi elle était capable de faire des exploits encore pendant des années mais elle a décidé d’arrêter alors qu elle était vouée à une grande très grande carrière et j’étais je me rappelle  j’étais déçue au fond de mon cœur je voulais que ça soit elle qui batte tous mes records a l’époque ....mais j’étais loin et je n’avais pas les moyens de la faire changer d’avis.... Il ya eu des fois où elle était avec moi dans des courses et je n’oublierai jamais le sentiment que je ressentais je me concentrais sur ma course et au fond de mon cœur en mm tps je pensais comment il fallait qu’ elle gère pour être touj a mes côtés et ne laisser passer personne je la voulais de tt mon cœur sur le podium c dingue sur 800 m une fois je me souviens comme si c’était hier j’arrivais près du mur pour virer et je la cherchais sous l’eau  pour voir si elle était bien derrière..... Sam c une amitié et un amour qui se conjugue à tous les temps à tous les instants de ma vie ....je l’ai connue toute petite blondinette avec ses boucles et ses yeux malicieux et si expressifs... C ma petite sœur que j’ai jamais eue... Son papa allah yarhmou c’était un grand des grands notre père spirituel à tous ...et il avait une place particulière dans mon cœur..... Il était tellement gentil avec moi ne ratait jamais l’occasion pour me prodiguer ses conseils ... Me conseiller... A une époque j’avais une licence fédérale et pour m’empêcher de m’entraîner un directeur technique a l’époque lui a demandé de ne pas me laisser s’entraîner tant que je n’avais pas de licence avec un club.... Il lui dit texto si toi tu veux lui refuser l’accès à la piscine fais le si tu peux... Moi et mes employés on ne le fera jamais !!!! Va te plaindre au ministre si tu veux !!! Elle viendra quand elle veut .... Bref pleins de souvenirs .... Que du bon avec Sam parce que avec elle le rire te fait oublier tous tes malheurs.... Le plus  beau des anniversaires je le lui souhaite....!!! Et bien sûr que tous ses vœux soient exaucés ... »

 

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